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Adriano Marchena pose avec son ami Peter Schaick après avoir capturé un gros spécimen le 10 mars.

Poisson-chat géant dans l’Èbre : des prises de plus de 100 kilos révolutionnent la pêche sportive en Aragon

Adriano Marchena, un habitant d’El Burgo de Ebro, a battu le record espagnol il y a quelques années avec une hauteur de 2,72 mètres.

Amparo Martí Zurilla mercredi, mai 7, 2025 / 09:35

L’Èbre a une fois de plus fait honneur à sa réputation de lieu de prédilection pour les « monstres fluviaux ». En seulement une semaine, deux géants aquatiques, les poissons-chats, ont été capturés dans les eaux aragonaises , laissant des images qui ont stupéfié les pêcheurs de toute l’Europe. L’un d’eux, mesurant 2,30 mètres et pesant environ 100 kilos , a été sorti de l’eau fin avril par un passionné aragonais chevronné.  L’autre, mesurant 2,45 mètres et pesant plus de 100 kilos, a été capturé le 3 mai par un groupe de kayakistes asturiens.

Le premier exploit est l’œuvre d’ Adriano Marchena, un habitant d’El Burgo de Ebro (Saragosse). Habitué à ces activités, Marchena a partagé sur les réseaux sociaux l’image d’un poisson-chat colossal : « Un poisson-chat de belle taille, originaire de Mequinenza, qui a voulu poser à mes côtés », a-t-il raconté. Son spécimen, pêché fin avril, mesurait plus de 2,30 mètres et, bien qu’il n’atteigne pas son record personnel, il pesait près de 100 kilos.

Image de la pièce capturée fin avril, qui dépassait les 2,30 mètres.
Image de la pièce capturée fin avril, qui dépassait les 2,30 mètres.

« Je m’intéresse à ce sport depuis mon enfance. J’ai appris à pêcher dans la rivière Huerva à l’âge de cinq ans », explique Marchena, qui  se consacre exclusivement au silure depuis 25 ans . « J’ai découvert cette espèce à 13 ans dans l’Èbre et aujourd’hui, à 38 ans, je m’y consacre pleinement. » Son nom est bien connu des pêcheurs sportifs, car  il a battu le record d’Espagne il y a quelques années avec une prise de 2,72 mètres.

Marchena ne s’arrête pas : « La semaine dernière, j’en ai attrapé un autre au large de Pina de Ebro, mesurant 2,42 mètres », note-t-il. Pour lui, au-delà du record,  l’important est de maintenir une pêche sportive et responsable  . « Je n’aime pas qu’on les mange ailleurs dans le monde. Nous prenons soin de notre style de pêche : nous relâchons tout ce que nous pêchons », affirme-t-il.

LE POISSON-CHAT COMME MOTEUR ÉCONOMIQUE

Le pêcheur déplore la raréfaction des grands spécimens dans l’Èbre. « C’est dommage, car ils pourraient constituer une  attraction touristique de premier ordre, comme c’est déjà le cas dans d’autres régions d’Europe. Cela génère du trafic dans les hôtels et les restaurants, stimule l’économie de la région… et attire une population à fort pouvoir d’achat », souligne-t-il.

Quelques jours plus tard, le 3 mai,  cinq membres du club Asturpeskayak ont ​​vécu une expérience inoubliable près du réservoir de Mequinenza  . « Quand nous l’avons vu, nous étions émerveillés ! C’était une bête ! » ont-ils également raconté sur les réseaux sociaux.

L’expédition asturienne, composée de cinq membres du club basé à Langreo (Asturies), recherchait précisément cela : des sensations fortes et des silures géants. Après plusieurs petites prises d’environ 10 kilos et un spécimen de 1,70 mètre pesant 70 kilos, ils ont décroché le véritable trophée. À la pêche au lancer et au kayak, ils ont réussi à remonter l’un des plus gros spécimens de l’année : 2,45 mètres de puissance pure.

FAITS SUR LA PÊCHE SPORTIVE AU POISSON-CHAT

La pêche au silure, malgré la controverse entourant son espèce envahissante, continue d’attirer des milliers de passionnés. Le réservoir de Mequinenza, connu sous le nom de mer d’Aragon, a accueilli plus de 25 500 pêcheurs en 2024, selon les données de la Fédération aragonaise. L’impact économique et touristique est indéniable.

Image détaillée.
Image détaillée.

Le poisson-chat, Silurus glanis, a été introduit dans l’Èbre dans les années 1970 à des fins sportives. Originaire d’Europe de l’Est, il est devenu l’un des prédateurs les plus craints et admirés de l’écosystème fluvial. Il peut atteindre trois mètres de long et peser plus de 120 kilos, bien que sa véritable taille reste un mystère. « On ne sait pas exactement combien de temps il peut vivre ni quelle longueur il peut atteindre », explique Marchena. « Le record du monde est de 2,82 mètres et a été établi en France. »

L’Èbre continue de rugir avec force. Ses eaux abritent de véritables bêtes, et chaque nouveau record renforce son statut de paradis international du silure.