Menu
Entrée de l'usine Stellantis de Figueruelas. Photo : Eduard Peralta

L’Aragon recevra près de 2 000 travailleurs chinois pour construire la gigafactory CATL et Stellantis

Des défis majeurs se posent désormais dans les secteurs social, éducatif, sanitaire et du logement. Le gouvernement d’Aragon et le gouvernement central travaillent à un accord conjoint.

Eduard Peralta Álvarez jeudi, mai 29, 2025 / 09:28

Tous les chiffres entourant le mégaprojet par lequel Stellantis et le chinois CATL cherchent à construire conjointement la gigafactory de Figueruelas  sont significatifs. La coentreprise prévoit d’investir plus de 4,1 milliards d’euros  pour produire jusqu’à un million de batteries électriques par an à partir de  2028, lorsque le complexe sera pleinement opérationnel.

Cependant, à l’heure où commencent les premiers travaux de construction d’une usine qui occupera 80 hectares et générera environ 3 000 emplois directs, il est important de détailler la feuille de route la plus immédiate  pour la construction et le lancement de cet espace, qui sera situé à côté de l’usine actuelle de Stellantis à Figueruelas.

ARRIVÉE DES TRAVAILLEURS

Pour l’instant, et comme l’ a rapporté Cadena SER ces dernières heures, près de 2 000 travailleurs qualifiés chinois devraient se rendre avec CATL en Aragon pour entreprendre la  construction et la mise en service de la gigafactory. ARAGÓN PRESS a confirmé que le transfert des employés sera  progressif, les 74 premiers travailleurs de CATL et 200 autres sous-traitants devant arriver courant 2025.

À partir de  2026, 180 autres employés de CATL et près de 1 400 sous-traitants supplémentaires devraient être relocalisés, des chiffres qui continueront de croître en 2027 et 2028. De plus, selon des sources proches de la DGA, la procédure « n’est pas inhabituelle » et est « relativement courante », même si les dates précises des relocalisations sont inconnues pour l’instant.

BASE JURIDIQUE PAR UN ACCORD BILATÉRAL

Bien que tous les détails n’aient pas encore été révélés, le délégué du gouvernement d’Aragon, Fernando Beltrán, a expliqué cette semaine dans l’émission  La Rebotica de Radio Zaragoza  que le gouvernement d’Aragon et le gouvernement central travaillent déjà ensemble pour mettre en œuvre un accord bilatéral qui permettra aux travailleurs chinois arrivant en Aragon de maintenir leurs conditions de travail  et leurs cotisations au système de sécurité sociale de leur pays.

Au niveau national, un accord est en vigueur entre l’Espagne et la Chine, qui prévoit que ces salariés peuvent continuer à cotiser en Chine pendant six ans maximum, sans avoir à cotiser à une pension ou à des allocations chômage en Espagne. Ils seront toutefois couverts en Espagne en cas d’accident du travail et de maladie professionnelle. Pour ce faire, ils doivent présenter un document officiel délivré par les autorités chinoises , et les entreprises en Espagne doivent ouvrir un compte spécifique pour gérer ces cotisations.

RENFORCER LE SYSTÈME DE SANTÉ ET D’ÉDUCATION

Au-delà de la base juridique, de multiples défis se posent désormais avec l’arrivée d’un nombre aussi important de travailleurs issus d’horizons socioculturels divers, qui s’installeront dans une zone à prédominance rurale comme Figueruelas.

Le ministre des Finances et de l’Intérieur, Roberto Bermúdez de Castro, s’est exprimé à ce sujet mercredi après le Conseil de gouvernement, en remplacement du porte-parole du gouvernement et ministre de l’Économie, Mar Vaquero, en déplacement officiel à Madrid. Selon lui, il est désormais « logique » de déterminer le nombre de personnes qui arriveront  et, sur cette base, de renforcer les centres de santé et les écoles  des municipalités qui les accueillent. 

« Nous devrons mettre l’ensemble  du système sanitaire, social et éducatif aragonais en mesure de servir tous les citoyens », a brièvement déclaré le ministre aragonais. Le logement  sera un autre défi important.