Le jour de la réouverture de la ligne Saragosse-Canfranc, le secrétaire d’État aux Transports, José Antonio Santano, a annoncé que l’Adif attribuerait le contrat de rénovation du tunnel ferroviaire du Somport « au début de l’automne », une étape essentielle pour le retour de la ligne internationale à Pau, en France. Il s’agit de la suite logique de l’étude de faisabilité de la réouverture, réalisée en 2024 par le ministère dirigé par Óscar Puente.
Les progrès annoncés depuis la gare internationale marquent une feuille de route qui progresse hors de France, où l’adaptation des 30 kilomètres jusqu’à Bedous est encore en cours. Dans des déclarations aux médias, Santano a rappelé les contacts avec la direction générale des Transports et la région Nouvelle-Aquitaine afin que l’Adif puisse prendre en charge la rénovation de l’ensemble du passage de part et d’autre des Pyrénées. « C’est un projet majeur, d’un montant de plus de 90 millions d’euros. J’ai eu une réunion au Luxembourg avec le ministre français des Transports (Philippe Tabarot, qui a remplacé François Durovray) au cours de laquelle nous avons notamment abordé le tunnel. La réceptivité est très forte ; ils sont convaincus de la nécessité de le rouvrir », a-t-il ajouté.
Le respect des délais par l’Adif « n’empêche pas » la recherche de formules de collaboration transfrontalières , selon Santano. Le secrétaire d’État a souligné que la liaison Canfranc est l’une des plus abordables « à court terme », un sentiment partagé, selon lui, des deux côtés des Pyrénées. « Nous insistons pour qu’ils respectent leurs engagements existants, et le ministre français nous a confirmé leur engagement à cet égard. Je suis convaincu que le Premier ministre aura tout intérêt à ce que Pau puisse être reliée à l’Aragon », a-t-il souligné.
José Antonio Santano a déclaré que « Canfranc a été un symbole de l’ histoire ferroviaire de l’Aragon et de l’Espagne », ainsi que « le lien entre le passé et l’avenir », ce qui inclut également les revendications pour la récupération du passage des Pyrénées centrales. Il a toutefois appelé à une approche progressive et à la priorité donnée à la récupération du tunnel.
UN INVESTISSEMENT IMPORTANT
Les perspectives à long terme de réouverture de la ligne internationale n’ont pas empêché le secrétaire d’État de qualifier l’événement de lundi de « jalon ferroviaire ». La rénovation de la ligne dite Canfranero a nécessité un investissement de plus de 180 millions d’euros et des travaux marqués par des retards. Les premières estimations tablaient sur mai 2019 comme date d’achèvement, puis décembre.
Les derniers investissements ont concerné les tronçons Plasencia del Monte-Ayerbe (23,2 millions) , Ayerbe-Caldearenas (58 millions) et Jaca-Canfranc (45,6 millions). Sans compter la réhabilitation de l’enclave principale et de son centre historique. Pour Santano, il s’agit de « démontrer concrètement » son engagement envers le rail, « et pas seulement sur les lignes à grande vitesse ». Le trajet entre la capitale du Haut-Aragon et les Pyrénées a été réduit à 2 heures et 35 minutes, soit environ une demi-heure de moins, et depuis Saragosse, il sera inférieur à trois heures et demie. Les nouveaux horaires prévoient deux fréquences quotidiennes dans chaque sens : à 6h35 et 18h19 vers Delicias, avec arrivée à 12h02 et 19h48.
Lors de sa visite à Canfranc, le chef du département a évoqué les incidents récurrents survenus sur le train à grande vitesse Huesca-Madrid. Il les a attribués à un « problème matériel » qu’il espère résoudre.