Elle a écrit tellement de romans qu’elle en a perdu le compte. « Je pense qu’il y en a 61, mais pour le moment, je ne peux pas vous le dire avec certitude. » Megan Maxwell le raconte en riant. Ses parents l’ont appelée María del Carmen Rodríguez del Álamo Lázaro, mais plus personne ne l’appelle ainsi. On pourrait dire qu’elle a la capacité de faire une histoire d’amour, une de celles dont la fin est presque impossible à voir, s’engageant encore et encore dans chaque roman. Elle dit qu’elle n’a pas de formule secrète, mais que sa littérature en est proche. Et c’est pour cela qu’elle est l’écrivaine la plus vendue en Espagne. Son truc, c’est la littérature romantique avec des touches érotiques, qui, dit-il, est souvent vilipendée par « les cultivés ». Elle se fiche de ce qu’on dit et le fait est que l’écrivain continue une carrière imparable avec plus de 10 millions d’exemplaires vendus, deux adaptations au cinéma et quelques « guerriers » (c’est comme ça qu’ils s’appellent) qui rêvent, au moins, d’avoir un amour comme celui qu’ils lisent sur les pages.
Ce mercredi, l’écrivaine a rencontré certains d’entre eux lors d’une séance de dédicaces bondée à Saragosse (à l’Espace Culturel ECI) pour son nouveau roman : « Un Noël très amusant, amusant, amusant ».
QUESTION.- Y a-t-il autant d’amour pour tant de romans ?
RÉPONSE.- Oh, bien sûr ! La vie est pleine d’amour de tous côtés . Il y a de l’amour pour 60 romans et 600 000 autres. Chaque personne qui vit dans le monde a une histoire d’amour différente que nous pourrions raconter.
Q.- Combien de fois on vous a demandé si c’était vous qui inventiez ces histoires romantiques et addictives que vous écrivez ?
R.- Beaucoup ! Cela m’arrive surtout lorsque j’écris un roman plus érotique que les autres. Ils me demandent si je vis aussi toutes ces expériences que je raconte dans les livres et je dis toujours la même chose, que j’aimerais (rires). J’ai aussi écrit des livres sur les voyages dans le temps et je n’en ai jamais fait, mais on sait que quand on écrit sur le sexe… C’est simplement une information lorsqu’on écrit un roman. C’est comme si les écrivains qui écrivent des livres sur le meurtre tuaient des gens.
![L'écrivain a présenté son nouveau roman à Saragosse](https://i0.wp.com/www.aragondigital.com/wp-content/uploads/2024/12/2024121819323085431-2.jpg?resize=800%2C450&ssl=1)
Q.- Vous êtes l’écrivain le plus vendu en Espagne. Jouez-vous la prudence lorsqu’il s’agit d’écrire votre prochain roman ?
R.- Pas du tout. L’inverse. Chaque fois qu’il en retirait un, cela me donnait un peu plus le vertige. Si le précédent s’est bien passé, je pense que je ne l’aimerai peut-être pas autant. En ce moment, j’ai la chance d’aimer tout ce que je fais. Il y a des moments où cela peut vous plaire plus ou moins mais ils maintiennent tous leur audience. Avant chaque lancement, ils me disent généralement qu’ils ne vont pas me donner de chance parce que je n’en ai pas besoin et je dis qu’au contraire, ils devraient me la donner parce qu’on ne sait jamais…
Q.- Vous avez une armée de « guerriers » qui s’inscrivent sur le calendrier pour la sortie de votre prochain roman. Y a-t-il aussi des « guerriers » ?
R.- Les hommes lisent aussi des romans romantiques, oui, de plus en plus. Ils viennent aux séances de dédicaces et me disent beaucoup de choses et ils m’écrivent aussi en ligne. Je suis ravie qu’ils puissent enfin reconnaître qu’ils lisent des romans d’amour et qu’il ne se passe rien.
« Les hommes lisent aussi des romans romantiques et de plus en plus »
Q.- La littérature romantique est celle qui est éternellement critiquée. Surtout si vous avez des relations sexuelles ouvertes…
R.- Je ne compte plus les fois où j’ai été critiqué pour cela. Le sexe est un sujet complètement tabou, c’est quelque chose qu’on utilise pour s’amuser, donc je ne sais pas pourquoi on le critique autant. Il faut aussi comprendre que tout le monde ne va pas vous aimer ou vous aimer, c’est clair… Il y a aussi la critique selon laquelle la littérature doit servir à autre chose pour divertir et c’est justement ce qui me touche toujours le plus de la part des lecteurs. c’est que j’apporte beaucoup, ça leur apprend, ça leur donne de la positivité. Cela dépend aussi du type de critique que nous recherchons. Si on cherche les critiques des «culturalistes», comme je les appelle, ou si on cherche les critiques des gens de la rue, alors ce qui m’intéresse, c’est celle des gens de la rue, de ceux qui me disent qu’ils me lisent parce que. ça les sort de la mauvaise humeur, ça leur donne de la joie, peu importe. L’autre critique semble qu’il faut descendre de la patte du roi pour être bien traité.
Q.- Quelle est la chose la plus gentille qu’un lecteur vous ait dite ?
R.- Je suis particulièrement ému lorsqu’ils me disent que je les ai aidés à sortir de la dépression. Récemment, une fille m’a dit qu’elle avait perdu sa sœur jumelle et que sa mère était tombée dans une terrible dépression. Toutes les deux (les sœurs) me faisaient toujours la lecture et quand l’une mourait, l’autre disait toujours à sa mère qu’elle devait me faire la lecture, lire pour essayer de s’en sortir un peu. La mère a été super triste pendant deux ans et un jour sa fille l’a entendu rire depuis sa chambre et s’est rendu compte qu’elle lisait un de mes livres. Pour moi, ça vaut la peine de faire mon travail, qu’une femme n’ait pas souri depuis longtemps et qu’elle le fasse avec ça, ça m’excite.
Q. Vous dites toujours que vous souhaitez que vos livres se terminent bien. Comment est-il possible de devenir accro à une histoire d’amour après l’autre dont la fin est prévisible ?
R.- La vérité est que je ne sais pas (rires). Je pense que j’ai un style littéraire très facile à lire et à comprendre. En fait, cela me surprend car beaucoup de personnes dyslexiques ou dyslexiques me disent beaucoup que mes livres sont très faciles à lire. Je considère que ce que mes romans ont, c’est que, même si le centre est une histoire d’amour, ils ne vous parlent pas seulement d’amour. Ils vous parlent d’amitié, d’avoir des petits animaux ou des personnes âgées à la maison, de bons et de mauvais amis. Je pense qu’en fin de compte, les gens se sentent identifiés à un côté ou à l’autre.
Q.- « Demande-moi ce que tu veux » est sorti sur grand écran cette année et « Qu’est-ce que tu attends » peut désormais être vu comme une série. Est-ce effrayant de voir vos romans à l’écran au cas où ce ne serait pas ce que vous avez écrit ?
A.- La vérité est que je l’ai vécu avec beaucoup d’enthousiasme car dans cette vie il faut profiter de tout et voir deux de ses livres adaptés est un grand luxe. Dans le film comme dans la série, ils m’ont laissé donner mon avis, c’est vrai qu’ils ne m’ont pas toujours écouté mais ils m’ont écouté. J’ai passé un très bon moment car c’est différent de mon travail et j’ai beaucoup apprécié.
Q.- Y a-t-il plus de concurrence dans le monde de la littérature romantique actuelle que dans les autres genres ?
R.- Je pense qu’il y en a dans tous les genres, c’est vrai que depuis quelques temps tout s’est multiplié et avec la question de l’autoédition il y a plus de concurrence, c’est vrai. Je pense que chacun a son public et que chaque chose a son moment. Si vous l’avez, peu importe s’il y en a 50 000 de plus, car le vôtre sera toujours là. Je suis donc ravi qu’il y ait beaucoup de gens qui écrivent et qu’il y ait un certain nombre de personnes qui me choisissent.